De Saint-Nazaire à Nevers par l’EUROVELO 6

 

De Saint-Nazaire à Nevers par l’EUROVELO 6

 

d’après Peter & Ivan

 

Cette randonnée officieuse était en fait un repérage. Nous devions trouver quelles villes reliées entres elles pour notre activité de l’été 2013 ( qui deviendra la randovélo Nantes / Saumur — Saumur / Nantes ). Ce tracé à eu lieu du 1er au 8 mai 2013. Il y avait trois participants de base Flavien, Ivan et moi, nous devions aussi rencontrer un couple d’amis sur la route ( Sylvain et Aurélia partis tranquillement quelques jours plus tôt ) pour manger un bout avec eux. Ivan venait de Chambéry, Flavien et moi de Paris, et pour des raisons de prix de billets de train nous décidons de nous retrouver à Nantes à 16 h 00, d’aller jusqu’à Saint-Nazaire par l’Eurovélo 6, cela faisait une cinquantaine de km ( un bon échauffement pour la suite du trajet ), puis, à partir du 2 mai, prendre la direction de Nevers ; mais bien des péripéties nous attendent sur ce trajet :-) .

 

 

Mercredi 1er mai 2013 :  Nantes / Saint-Nazaire

 

Notre train partait vers 12 h 30, je file chez Flavien. Nous prenons ses affaires et filons en direction de la gare Montparnasse. Sur la route je ne sais pas trop comment il s’est débrouillé mais Flavien s’est cogné le genou sur une bite en béton et s’est fait super mal ( cet incident aura une conséquence le lendemain ) Après avoir failli être renversé par un autocar au bout de la rue de Rennes, nous finissons par arriver à la gare. Nous empruntons le quai vers notre wagon lorsqu’un contrôleur dit à Flavien que s’il n’avait pas de housse, le vélo resterait sur le quai… Heureusement, je suis là :-)  Nous avons pu rentrer les deux vélos dans la mienne :-)  Ivan nous appelle peu avant notre départ pour nous dire qu’il pleut des cordes à Nantes, nous espérons que ça va se calmer. Le voyage se passe bien, à notre arrivée il ne pleut presque plus nous appelons Ivan en lui expliquant que nous nous avons pris le mauvais train au final, nous lui disons que nous sommes descendu à Angers, nous rejoignons Nantes par l’Eurovélo 6 il n’y en aurait pas pour longtemps… Que c’est drôle d’entendre un gamin chouiner… « Mais, vous êtes vraiment que des grosses merdes…. » « Je suis là depuis 11 h 00…. » Je n’ai qu’une chose à dire : Armstrong peut aller se rhabiller car nous avons fait Angers / Nantes en 5 minutes et avec des sacs sur le dos :-)

Ivan était chargé comme une bourrique, ça tombait bien, nous, on avait presque rien ramené…

 

Il est 17 h 00, on commence à suivre la piste cyclable faisons quelques km puis je ne sais pas trop comment ni pourquoi nous ne la retrouvons plus, car piste cyclable est un bien grand mot, il s’agit surtout (entre Saint-Nazaire et Nantes) d’un tracé cyclable…. Je sors alors ma carte magique nous ne sommes pas très loin, mais, un petit truc attire mon regard… Le  ferry du Pellerin ( nous le savions déjà mais, ce que nous n’avions pas prévu c’est qu’on était le 1er mai ) Nous reprenons donc la route puis prenons la bonne direction A l’entrée du village où nous devions prendre ce ferry une personne âgée à sa fenêtre hurlait aux voitures et aux vélos passant par là avec son superbe accent «  Y a pas de bac » ….  Nous apprenons que le seul jour de l’année où ce bateau ne fonctionne pas c’est le 1er mai. Un peu démotivé de cette nouvelle, nous demandons donc à quelqu’un comment faire pour se rendre à Saint-Nazaire. Un peu étonnée, cette femme nous répondit qu’il fallait passer par « Saint-Étienne-de-Montluc » ( non, ce n’est pas une blague c’est vraiment le nom de cette ville. J’entends d’ici vos réflexions, et je vous réponds que c’est mal de se moquer 😀 ) Nous prenons donc la direction indiquée et là,  là, c’est le drame… nous aurions pu traverser la Loire à la nage au Pellerin, on aurait sans doute été moins mouillés que sous cette pluie torrentiel, qui en plus d’être intense était de coté… Il est 19 h 00 et nous commençons à douter de la suite de notre première étape Nous décidons alors de nous arrêter pour regarder la carte ( qui mourut noyée ce jour là d’ailleurs ) et de suivre un chemin nous emmenant sur une route assez large menant à Saint-Nazaire. La pluie ralentit jusqu’à cesser au bout de quelques minutes. Sur la route je vois dans une maison un peu de lumière et une porte ouverte avec une silhouette d’homme sur le pas de la porte.  Par acquis de conscience je demande à l’habitant si la route était la bonne. Nous avons eu la chance de rencontrer la caricature parfaire du campagnard… Accent, dégaine, regard… Après une petite explication rapide de sa vie :-) il nous dit avec sa grâce naturelle, « oh ben vous continuez sur 15 km là vous tomber sul el flevue, et puis là vous suivez lè Louaaare , vous arriverez à Snazaire ». Nous décidons donc de suivre ce chemin si bien vendu par notre ami. Malgré qu’il ne pleuve plus, l’état de nos vêtement et la peur qu’il repleuve, nous fait opter pour l’option hôtel plutôt que de se rendre dans le camping de St Brévin-les-Pins comme il était prévu, J’appelle notre sauveur Manu pour qu’il nous dégote une adresse d’hôtel. Une fois réservé nous nous sentons tout de même plus sereins. Avoir une bonne nuit dans un lit bien chaud pour partir sur de bonnes bases. Nous arrivons effectivement au bord de la « Louaaare ». Nous rentrons en suite sur une sorte de zone industrielle portuaire ( à 15 km de Saint-Nazaire c’est étrange :-) ) Nous parcourons quelques bornes, je n’ai pas souvent vu d’aussi grosses structures et malgré que la nuit soit tombée, les lances flammes de  la raffinerie de « total » nous éclairent, je n’avais jamais vu cela avant, c’est intéressant. Nous sortons de la zone et là, le sort doit s’en doute s’acharner contre nous… Que se passe t il ? Eh bien, une belle voie rapide :-) Nous regardons notre carte ( plutôt ce qu’il en reste ) et deux options s’offrent à nous : 1 ) Prendre la voie rapide sur 2 km, 2) faire un retour arrière de 30 km pour reprendre une autre route…. Après un rapide calcul , la voie rapide sur 2 km nous sembla la meilleure solution. Sur cet axe nous étions soutenus par les klaxons des camions qui devaient sans doute nous encourager :-) La sortie que nous devions prendre était indiquée à 500 mètres lorsque je sentis soudain comme un ralentissement. Cette fameuse sensation de recevoir tous les chocs de la route et de pédaler sans presque avancer… Pas de doute, j’ai l’arrière à plat. Super… Bon, pas grave on va pas s’arrêter sur la voie rapide ! Une fois sortie nous voyons de suite au loin le panneau lumineux de notre hôtel. Je décide donc de finir l’étape le pneu crevé ( c’est bizarre ça me rappelle des souvenirs « Paris / Chambéry étape Dijon / Bourg-en-Bresse » ) On se demande si on aura quelque chose à manger, car sur la route bien évidemment nous n’avons rien trouvé d’ouvert. Le Mc DO est allumé, Ivan et Flavien s’arrêtent pour prendre un petit quelque chose quant à moi je vais à l’hôtel pour payer et réparer ma crevaison. À peine arrivé dans la chambre je reçois un appel d’Ivan me disant «  Peter, y a mon porte bagage qui s’est cassé la gueule »… Journée de merde… Je le rejoins à pied le restaurant est à 150 mètres du formule 1. Effectivement son porte bagage est à la renverse, une de ses fixations a lâché, après un petit fou rire nerveux m’arrive alors une peur rétroactive, que serait il arrivé si cela s’était passé sur la voie rapide ? C’est là que je me rappelle que les cyclistes confirmés, ont certes acquis des réflexes de sécurité, mais ne sont pas à l’abri d’une panne mécanique. J’espère que la réponse à la question que je me suis posé ne trouvera jamais de réponse. Flavien, n’est pas là, le Fastfood ne servait plus qu’au Mc Drive, il a donc été dans une pizzéria juste à coté. Avec Ivan nous rentrons à l’hôtel, lui sur le vélo moi avec le porte bagage dans les mains.

 

Arrivés dans la chambre nous attendons Flavien comme le loup attendait l’agneau dans les fables de La fontaine. Je fus un peu déçu de la taille des pizzas qu’il nous a ramenées :-( Mais bon… Après ce gavage, j’hésite à réparer mon pneu, mais décide de remettre ça a demain matin,  une petite douche et au dodo…

 

 

Jeudi 2 mai 2013 :  Saint-Nazaire / Nantes

 

Debout 08 h 00 pour moi, je vais au petit déj, le mini repas de la veille au soir m’a clairement laissé sur ma faim après avoir été dévaliser le buffet. Je retourne dans la chambre vers 08 h 45 Ivan et Flavien se lèvent partent manger, pendant ce temps je m’occupe de réparer ma machine. Enfin, j’essaie… Pourquoi j’essaie, est-ce mes capacités à changer une chambre à air qui sont à revoir ?… Non, mon pneu est fendu en deux sur 50 cm… Pas de doute, pas le choix, je dois changer le pneu. Je vais voir la femme de l’accueil pour lui demander si un magasin de sport se trouve à proximité. Il semblerait que oui, il y a Intersport, à 800 mètres, il est 09 h 00 je prends le vélo de Flavien et file jusque là-bas. Le magasin est là, bien entendu, il n’ouvre qu’à 10 h 00. Je regarde en direction d’un centre commercial qui lui semble ouvert. Effectivement, la chance semble revenir doucement, mais ne crions pas victoire trop vite. Vendent-ils des pneus ??? Oui !! Alléluia, je rentre à l’hôtel pour changer ce maudit bout gomme. Flavien se demande si ça ne vaudrait pas le coup d’aller à Intersport pour faire réparer le porte bagage d’Ivan plutôt que de le bricoler comme nous comptions le faire. Remarques pertinentes, nous allons prendre un peu de retard, mais au final ça nous évitera peut être de nous arrêter pour rebricoler, et puis au moins on aura l’esprit tranquille. Le temps qu’il fasse l’aller retour il est 12 h 00 lorsque nous partons. S’en suit alors un tour de manège somptueux autour de Saint-Nazaire, Nous tentons de trouver le pont, mais personne ne nous indique la même chose, Nous appelons Sylvain pour voir si lui sait comment faire. Nous ne connaissons pas suffisamment la ville, les indications qu’il nous donne ne nous sont pas utiles… Il est 14 h 30 lorsque nous empruntons la bonne route. Je vois le pont au loin, je me dis qu’il s’agit d’un véritable chef d’oeuvre architecturale, il semble tout droit sorti d’un épisode de star trek. La forme qu’il a est simplement « pas de mot »…

Nous prenons la petite voie cyclable sur le coté du pont, si ça n’est pas la piste cyclable la plus dangereuse du monde on en est pas loin. Ivan et moi arrivons de l’autre coté de l’estuaire. Nous nous retournons, Flavien n’est pas là… ! Des centaines de questions trottent dans ma tête… Que lui est il arrivé ? S’est il fait renversé ? A t il crevé ?  3 minutes après alors que je m’apprêtais à prendre la piste à contre-sens je l’aperçois au loin ouf ! Il a été un peu semé sur le pont, rien de bien grave. Nous voilà face au premier panneau indiquant la première partie de l’Eurovélo 6 « La Loire à vélo ». Nous suivons la piste lorsque Flavien nous dit « C’est bizarre, on est sur l’Eurovélo 6 et il pleut pas ! » En effet c’était bizarre, mais rassurez vous, ce répit ne va pas durer longtemps. Nous arrivons à un croisement, et là nous nous rendons compte que nous sommes vraiment de simples bêtes de sommes. Il y avait deux panonceaux, le 1er indiquait « La Loire à vélo Tracé temporaire à gauche », l’autre, « Piste cyclable (pas temporaire) à droite » mais qui dit piste cyclable ne signifie pas nécessairement Eurovélo 6. Nous prenons alors le chemin nous semblant le plus adapté ( donc nécessairement le mauvais )…  Nous faisons 5 km et nous arrivons auprès d’une espèce de canal longé à gauche par un petit chemin de terre qui lui même était longé d’une petite butte. Nous passons donc sur cette petite route qui au fur et à mesure que nous avançons se transforme en chemin sauvage, puis en marécage, une des phrases d’Ivan : « Si ça se trouve on se fait chier ici alors que de l’autre coté (derrière la butte), y a du goudron » Pas faux, mais après vérification le marécage à un semblant d’autoroute en rapport avec la vision indescriptible que j’ai à ce moment là. Au bout d’un ou deux km, nous passons près d’un petit pont passant au dessus du canal, n’étant clairement pas sur la bonne route, nous prenons la décision de couper à travers champs pour rejoindre une départementale située à 200 ou 300 mètres. Nous arrivons à avancer sur nos vélos, malgré que ça ne soit pas très agréable, nous n’avons pas trop de difficultés. Puis arrivons sur une partie complètement inondée digne des marécages de Camargue ! Et bien entendu avec nos vélos impossible de rouler dans une boue aussi épaisse. Je fus le premier à poser le pied par terre. Ivan quant à lui, ne fait pas les choses à moitié, se sont les deux pieds qui découvrent le milieu aquatique.  Flavien fut le troisième, mais lui le posa dans un trou d’une trentaine de cm et avait de l’eau boueuse jusqu’au genou. Avez-vous déjà vu le diable vous regarder en face ? Je vous assure que ça n’est rien en rapport au regard qu’avait ce pauvre Flavien lorsque son pied toucha le sol et se rendit alors compte qu’il s’agissait non pas du sol, mais d’un trou.

Je crains malheureusement que ce fut le déclic qui décida alors de la fin de son voyage à nos cotés.

Arrivés sur la route, nous allons vers la direction qui nous semble la bonne (cette fois-ci nous avons eu raison de suivre notre fameux instinct, comme quoi les choses changent). Arrive un rond point indiquant Nantes 50 km. Nous nous arrêtons alors quelques minutes pour consulter un des morceaux de notre carte. Eh bien, il s’agit d’un des cotés partagé de l’Eurovélo 6 que nous allons prendre. Avant de repartir Flavien nous dit alors qu’il reprend le train à Nantes pour Paris. Il en a marre et de plus il a mal au genou suite à la collision d’hier sur le chemin de la gare Montparnasse. Préparant une course de 100 km il préfère arrêter les frais là. La route fut longue et assez silencieuse, Ivan et moi étions déçus de voir partir notre camarade, même si au fond nous le comprenions un peu. À 30 km de Nantes nous nous arrêtons pour boire un coup. Flavien nous tend alors sa bouteille mais, nous avions déjà bu et donc n’avions plus soif, il dit alors en renversant le contenu, « oh comme ça je serai plus léger »:-?

Rigolo non ! Nous arrivons au Pellerin, la ville du  fameux ferry que nous n’avons pas pu prendre la veille. Il y avait quelques marches à descendre avant d’arriver au quai d’embarquement, Flavien et moi arrivons assez facilement  à arriver au bas de cet escalier. Ivan, avec son vélo ultra chargé, ben, il se démerde :-)  J’ai fais semblant d’aller l’aider une fois arrivé en bas. :-)

 

 

Nous rentrons sur ce bac fluvial, le voyage sur la Loire est sympa, elle est encore très large sur ce point du fleuve très près de l’estuaire. Nous reprenons donc la piste où nous l’avions quittée 24 heures plus tôt, le voyage jusqu’à Nantes se passe sans véritable tracas, vu que nous connaissions le chemin. Nous déposons Flavien à la gare avec un petit pincement au cœur il faut bien le reconnaître. Le prochain train partait 25 minutes plus tard, il restait des places, avec Ivan nous avons un secret espoir que Flavien se retourne vers nous en disant, en fait je reste là ! Mais, la sortie du ticket SNCF de la borne automatique anéantissait nos dernières espérances.

Sortie de la gare nous avançons vers l’Eurovélo 6. On se dit que l’on va essayer de trouver un coin où poser notre tente à une dizaine de km de Nantes. Arrive la sortie de la ville, où nous nous retrouvons sur une piste cyclable digne de mes plus beaux rêves, de la verdure partout autour de nous, du goudron fraichement posé, Flavien vient de partir, ça se sent, la chance revient vers nous. :-)

 

Après un repas bien mérité nous partons nous couchés, certes pas bien propre, mais que voulez-vous, le camping sauvage a ses inconvénients :-)

 

 

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